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    Renverse-toi que je prenne ta bouche,

     

    Calice ouvert, rouge possession,

    Et que ma langue où vit ma passion

    Entre tes dents s'insinue et te touche.

     

     

    C'est une humide et molle profondeur,

    Douce à mourir, où je me perds et glisse ;

    C'est un abîme intime, clos et lisse,

    Où mon désir s'enfonce jusqu'au coeur...

     

     

    - Ah ! puisse aussi t'atteindre au plus sensible, 

    Dans son ampleur et son savant détail,

    Ce lent baiser, seule étreinte possible,

    Fait de silence et de tiède corail ;

    Puissé-je voir enfin tomber ta tête

     

     

    Vaincue, à bout de sensualité,

    Et détournant mes lèvres, te quitter,

    Laissant au moins ta bouche satisfaite !



     

    Lucie Delarue Mardrus.